Le projet de territoire tel qu'il se dessine dans le document « Esquisses d'Orientations stratégiques » fait reposer principalement le développement de la métropole sur ses liens avec les territoires voisins : Ile de France, Région Centre, Territoires voisins.
Il met aussi un fort éclairage sur des opérations de prestige, « de signature», visant à doter la Métropole d’équipements dits métropolitains afin d'en renforcer l'attractivité.
Le projet dessine les contours d'une ville-centre mondialisée dont on sait que, trop souvent elle est source de déséquilibre territorial, à l’intérieur et aux alentours de l’intercommunalité.
Si disposer d’équipements ou organiser un événement d'envergure sont des atouts pour un territoire, il est nécessaire de garder à l'esprit que le développement d'un territoire repose avant tout sur ses qualités intrinsèques. De cela il est peu question.
Le diagnostic réalisé en amont du projet de territoire met en avant deux caractéristiques propres à celui-ci : son polycentrisme et sa moindre densité de population par rapport aux autres métropoles. Dès lors, pourquoi ne pas s'appuyer sur ces deux bases pour imaginer un projet de territoire spécifique et original qui ferait de l'Orléanais un territoire inventif ?
Le projet doit veiller à maintenir un équilibre entre ville centre et communes de l'agglomération mais aussi entre les communes. Cela suppose une équitable répartition des infrastructures dans l'ensemble de la métropole pour éviter une spécialisation de certains territoires au risque de les sacrifier.
Le futur économique d'Orléans métropole passera nécessairement par la mise en place d'infrastructures de transport adaptées. Des liaisons ferroviaires rapides et nombreuses avec les autres métropoles et l'Ile de France afin de lier notre territoire aux gares et aéroports internationaux.
Mais il y a aussi urgence à réaliser l'intégralité du contournement routier du territoire intégrant la gratuité de l'autoroute entre les échangeurs d'Orléans-Nord/Saran et Orléans centre. Ces deux mesures sont indispensables pour délester la traversée de l'agglomération.
L'agriculture péri urbaine et le maraîchage sont des secteurs porteurs de développement au sein de notre agglomération. En concertation avec les communes, il conviendra d'établir un plan de développement en protégeant des terres qui seront dédiées à ces activités (ZAP…).
En matière d'enseignement supérieur, la priorité devrait être donnée au développement des formations médicales et paramédicales en vue de l'obtention d'un CHU. Sans être gage d'une réponse absolue à la désertification médicale que connaît notre territoire, il ne fait aucun doute que cela ouvrirait de nouvelles perspectives. Le choix prioritaire et couteux d’un transfert total de l’UFR de Droit, d’Economie et de Gestion de La Source vers le site Porte-Madeleine, principalement pour des raisons d’affichage, est donc inadapté aux besoins urgents du territoire et porteur de déséquilibres pour La Source. De plus, développer un pôle universitaire en centre-ville n'a de sens que si les différentes infrastructures, en particulier en matière de transport, de parking et de logement étudiant (CROUS…) sont adaptées.
Une réflexion devra être engagée en matière de formation professionnelle (initiale ou continue) avec pour objectif de compléter le panorama actuel afin que les habitants en ayant la nécessité puissent se former à de nouveaux métiers tout en réduisant le temps de retour l'emploi pour ceux qui en auraient été exclus.
Deux grands absents dans ces premiers textes du projet métropolitain : les communes et les citoyens.
Pourtant, rien ne se fera sans les unes et les autres.
Le projet de territoire doit prévoir des lieux et des temps durant lesquels les habitants pourront intervenir et faire part de leurs souhaits et de leurs avis sur les orientations de la métropole. Il est d'ailleurs regrettable que les habitants n'aient pas été véritablement associés à cette démarche. L'avenir d'un territoire ne se limite pas aux ambitions des seuls élus ou aux réflexions de quelques personnalités aussi compétentes soient-elles.
La solidarité entre les territoires c'est faire en sorte que les équipements soient équitablement répartis entre les communes qu'ils soient rayonnants ou moins prestigieux. C'est aussi se donner les moyens d'un rééquilibrage en matière de logement sociaux dont la géographie est aujourd'hui particulièrement inégalitaire.
Les services publics et les services à la personne sont les premiers marqueurs du territoire. Ils doivent donc être placés au centre du projet.
Faut-il pour autant tout harmoniser ? Le rôle de la métropole pourrait être d'activer les leviers afin que se développement des services dans l'ensemble du territoire.
A l'inverse, des services totalement absents aujourd'hui, pourraient être effectivement du ressort de l'intercommunalité.
En matière de logements, Orléans Métropole devra se fixer un double objectif :
Avec la Forêt d'Orléans et la Loire, la Métropole dispose d'atouts non négligeables. Pourtant un certain nombre d'éléments nuisent à la qualité de vie sur le territoire.
D'autres questions se posent qui devront être mise en réflexion :
L'absence d'événements culturels de premier ordre semble être préjudiciable au rayonnement du territoire. Pourtant l'Orléanais propose une offre culturelle importante soit dans la ville centre soit dans les autres communes de l'agglomération.
Il est important de veiller à ne pas privilégier de rares événements de prestige au détriment de toutes les projets culturels portés par des professionnels et les bénévoles, au risque de créer un désert culturel.
La même remarque s'applique pour le sport. Si le sport de haut niveau participe au rayonnement du territoire, c'est bien la richesse du tissu sportif amateur qui en est à l'origine.
Il faudra donc trouver le bon équilibre entre le soutien au « haut niveau » culturel et sportif et le soutien au vivier local qui anime les communes. L'un ne pouvant se faire au détriment de l'autre.