Motion adoptée à l'unanimité moins une voix lors du conseil municipal du 30 mars 2018
Le 15 février dernier, Jean-Cyril Spinetta a remis au premier ministre son « Rapport sur l’avenir du transport ferroviaire ». Ce document se veut la base du volet ferroviaire de la future loi d'orientation des mobilités prévue en avril prochain.
D'une part, ce rapport envisage la suppression des lignes dites non rentables, soit plus de 600 kilomètres en Région Centre - Val de Loire sur les 2 070 kilomètres existants et 9 000 kilomètres au niveau national sur les 3 0000 encore existants, soit près du tiers du réseau ferré actuel. Les conséquences en seraient dramatiques pour les usagers et territoires concernés. Les villes petites et moyennes situées en zone rurale n’auraient plus d’autres moyens de transports que la voiture et le bus, augmentant ainsi les délais d’acheminement, le nombre de véhicules sur les routes, ce qui irait à l'encontre des orientations du Grenelle de l’environnement. Même si la future loi d'orientation ne suit pas ces préconisations, le désengagement financier de l’État en ce qui concerne l'entretien de ces « petites lignes » va s'accélérer pour laisser aux régions la charge et le sort de ces lignes.
D'autre part, la dette de 53 milliards d’euros de la SNCF est la conséquence de la volonté étatique de privilégier le TGV et les lignes à grande vitesse, au détriment de l’entretien du réseau dit classique.
Autrement dit, le rapport Spinetta veut imposer à la SNCF de rembourser les banques, de concentrer ses investissements sur le TGV et la desserte des seules métropoles, et d'abandonner sa mission d’aménagement du territoire, quitte à décourager les régions elles-mêmes de s’en charger en renvoyant les habitants des zones rurales à la route comme unique moyen de déplacement.
Par ailleurs, l’ouverture annoncée à la concurrence du service voyageurs ne sera pas bénéfique pour les usagers. L’expérience du Fret privé le démontre : réduction des dessertes, baisse de la qualité du service et hausse des tarifs.
Enfin, le métier de cheminot requiert des connaissances réglementaires et des compétences techniques pour assurer un niveau de sécurité optimal. Or, la suppression de postes, l’arrivée d’opérateurs privés, tant dans le domaine de l’entretien que de la conduite des trains ont déjà fragilisé le réseau et le matériel, multipliant incidents, retards de trains et défaillances sur les installations ferroviaires.
Les élus du conseil municipal de Saran, réunis ce vendredi 30 mars 2018 :