Madame, Monsieur,
Chers Amis,
Je vous remercie de votre présence dans cette salle des fêtes décorée avec goût par les services municipaux. L'année 2015 n'aura pas été un long fleuve tranquille. Il y a un an nous rendions hommage aux victimes de l'attaque terroriste contre Charlie Hebdo et un supermarché. Aujourd'hui nous avons tous une pensée pour les victimes des attentats du 13 novembre. Ce soir là, nous avons découvert que la barbarie pouvait être encore plus grande et s'abattre indifféremment sur des amis se retrouvant aux terrasses de restaurants, des amateurs de musiques et des amoureux du sport. En janvier, c'est la liberté d'expression que l'on assassinait, en novembre on attaquait ce que nous sommes, ce qui fait la France. Alors plus que tout, il faut résister et refuser de remettre en cause nos valeurs de liberté, de tolérance, de fraternité et d'égalité.
Face à ces événements tragiques, nous avons voulu croire que notre pays allait se rassembler derrière ce qui fait sa force et réaffirmer ses valeurs. Ce n'était qu'illusion. Les élections régionales de décembre nous ont brutalement ramené dans la réalité. A l'image de la France, un saranais sur trois a choisi de donner son vote à un parti politique qui n'a de cesse de diviser et d'exclure les citoyens de notre pays. La moitié d'entre nous ne s'est pas déplacé pour cette élection. A quoi bon diront certain.
Le chômage de masse perdure, la pauvreté touche de plus en plus d'habitants, le pouvoir d'achat régresse...Je comprends la colère de nos concitoyens qui subissent depuis plusieurs décennies une politique de régression sociale qui privilégie le capital et ignore l'humain. Je suis moi aussi en colère lorsque je vois que la fraude fiscale fait perdre à notre pays des millions alors que l'on veut toujours plus contrôler les soit-disant profiteurs du chômage et des prestations sociales. Je suis aussi en colère quand les élites politiques ne cessent de se renvoyer la responsabilité de la situation appauvrissant le débat politique alors que nous avons justement besoin plus que jamais que celui-ci soit riche et ouvert à tous. Je suis en colère aussi, lorsqu'un Président de la République renie la quasi totalité de ses engagements. Mais ce n'est pas tant ma colère qui compte que celle de nos concitoyens. Je la comprends cette colère, elle est juste, mais je sais aussi que ce n'est pas en se réfugiant dans ce vote que l'on changera quoi que soit.
Tout cela ne nous fera pas dévier de notre mission, celle que les Saranais nous ont confié en 2014. L'année qui s'ouvre sera riche de projets.
L'un des plus gros chantier de ces dernières années va se terminer : le nouveau château d'eau entrera en service dans quelques semaines apportant une eau de meilleure qualité pour les Saranais. Un bâtiment périscolaire verra le jour à l'école des Sablonnières. La rénovation de la médiathèque devrait débuter après l'été et celle du foyer Georges Brassens continuera avec le ravalement des façades. Un terrain multisports sera bientôt terminé à la Chiperie. Nous poursuivrons l'étude pour la construction d'un nouveau groupe scolaire et nous lancerons celle pour la rénovation de la salle Jean Moulin. C'est une salle symbolique dans notre ville, utilisée autant par les sportifs que les écoles, et nous tenons à en faire un équipement moderne, fonctionnel et exemplaire sur le plan environnemental.
Nous travaillons aussi ardemment au projet de zone d'activité de la Motte Pétrée qui sera dédiée à l'artisanat et permettra d’accueillir des entreprises dans de bonnes conditions. D'autres projets, conduit en partenariat vont entrer dans leur phase concrète. Les Permis de construire concernant les projets d'aménagement du bourg ont été signés et nous pouvons espérer que les travaux débutent dans les prochains mois.
Sur le plan économique, le projet d'extension de la zone commerciale de Cap Saran devrait bien avancer. C'est un projet important pour l'activité économique, l'emploi et l'attractivité de notre ville. Dans le même secteur, le projet de nouveau quartier va franchir de nouvelles étapes. A terme environ 400 logements sortiront de terre. L'autoroute A10 va grandir avec la construction d'une quatrième voie de circulation. Le projet d'un nouvel échangeur est quant à lui ressorti des cartons cet automne. Nous y tenons parce qu'il permettra de réduire la circulation à Pôle 45 et en ville.
Tout cela sera mis en oeuvre dans un contexte difficile pour les collectivités locales. Vous n'ignorez pas que le gouvernement a décidé de réduire fortement les dotations aux communes. Pour Saran, en 2016, 600 000 € manqueront. Entre 2013 et 2016, la ville aura perdu plus d'1,4 M d'€. C'est injuste parce que les dotations de l’État ne sont pas des subventions et des cadeaux faits aux collectivités. Ce sont les contre parties de compétences que les collectivités exercent à la place de l’État. Par exemple, les dépenses scolaires ou l’État-civil.
La fronde des élus n'a pu infléchir l'orientation du gouvernement. Cette situation nous amène à faire des choix lorsque nous préparons le budget. C'est entre autre, une des raisons qui nous a amené a annuler l'organisation des « Rencontres saranaises ». Nous vous avions informéde cette décision en septembre. Je sais la déception de certains mais je peux aujourd'hui vous annoncer qu'un Forum des associations sera organisé en septembre. Cette manifestation, qui regroupera toutes les associations de la ville, vous permettra de présenter aux habitants vos activités. C'est un événement qui était attendu par beaucoup et je sais que vous en ferez un succès.
Que serait une ville sans les associations ?
Malgré les contraintes budgétaires, nous avons décidé de ne pas pénaliser les associations. Les subventions ont donc été maintenues. Nous avons fait ce choix car nous savons l'importance de votre rôle. Vous êtes bénévoles, vous donnez de votre temps pour animer notre ville, pour nous offrir des moments de détente, de plaisir et d'émotions. Vous créez du lien entre les habitants, vous accueillez des jeunes et des moins jeunes vous partagez votre passion et vous contribuez à donner une belle image de notre ville. Chaque week-end les stades et les salles de sports vibrent des plus jeunes aux plus grands et quelque soit l'enjeu, le plaisir est toujours le même. Toutes les semaines les associations sont sur le pont et proposent des manifestations culturelles, des activités de loisirs pour le plus grand plaisir des saranais. Vous remplissez finalement une mission de service public.
Ils nous arrive parfois de dire NON. C'est vrai que l'on ne peut pas satisfaire toutes les demandes. Mais je ne crois pas me tromper en disant que les services de la ville font le maximum pour vous satisfaire et vous permettre de mener à bien vos actions.
L'année qui s'ouvre sera aussi importante en matière de politique intercommunale. La Communauté d'Agglomération a en effet pour projet de se transformer en communauté urbaine le 1er janvier 2017. Vous avez sans doute lu la presse qui depuis plusieurs jours se fait l'écho d'une annonce que j'ai faite vendredi soir. J'ai simplement annoncé que nous allions consulter la population sur le passage en communauté urbaine et que nous mettrions tout en oeuvre pour respecter le choix des Saranais.
Pourquoi cela suscite-t-il autant de réactions ? Les habitants n'auraient-ils pas le droit de s'exprimer sur un changement qui va bouleverser leur cadre de vie ?
Nous pensons qu'il est légitime que chacun puisse s'exprimer sur cette question. Faire de la politique c'est mettre des projets en débat dans le public afin qu'il en discute et se prononce en toute connaissance de cause. Sinon, comment s'étonner que de plus en plus de personne se désintéressent de la politique ?
Pendant la campagne des élections municipales en 2014 nous avions clairement annoncé que « nous nous opposerons formellement au passage en Communauté urbaine qui prendrait les compétences de l'eau potable, de l'urbanisme, du sport et de la culture, et nous nous engageons à consulter la population si ce devait être le cas ». C'est un engagement de campagne et nous le tiendrons !
Le passage en communauté urbaine signifie que des compétences exercées par la ville vont être transférées à l'intercommunalité appauvrissant un peu plus les communes. Vous, dirigeants d'associations êtes directement concernés. Aujourd'hui les piscines, les médiathèques et les écoles de musiques et de danses sont dans le collimateur. Plus tard, ce sera sans doute les salles de sports et de spectacles qui seront concernées.
Il ne s'agit pas d'une simple évolution de statut. Une fois intégrée à une communauté urbaine, une commune ne peut plus en sortir. La décision ne doit donc pas être prise à la légère
Contrairement à une fausse idée trop répandue, la ville de Saran n'est pas du tout opposée à la coopération intercommunale. Bien au contraire. Depuis les débuts de l'intercommunalité, nous sommes partie prenante, souvent moteur et, preuve de notre engagement, nous avons souvent accueilli sur notre territoire des équipements qu'aucune autre commune ne souhaitait. Nous travaillons avec les communes voisines, nous mettons régulièrement nos installations, en particulier les salles de sport, à disposition des clubs voisins ou des fédérations.
Nous sommes pour une coopération basée sur le volontariat, une coopération reposant sur des projets de territoires. Je parle bien de coopération, c'est à dire travailler ensemble à un but commun dans l'intérêt de nos concitoyens, de nos territoires et dans le respect de chacun.
Ce que l'on nous propose aujourd'hui, ce n'est pas de la coopération, c'est la dissolution des communes. Nous n'avons pas été élus en 2014 pour brader notre commune.
Je veux aussi rassurer les Saranais. Il y aura toujours des bus à Saran, il y aura toujours un réseau d'assainissement… Quelques uns vont tenter d'agiter des épouvantails c'est de bonne guerre.
Comme vous qui gérez et animez des associations, nous regardons toujours vers l'avenir et gardant à l'esprit que chacune de nos décisions doit être motivée par l'intérêt collectif. C'est dans cet esprit que nous abordons cette nouvelle année que je vous souhaite pleine de réussite et de bonheur qu'il faut apprécier dès qu'il se présente.
Maryvonne HAUTIN
Maire de Saran