L'article publié dans l'édition du lundi 9 février 2015 de la République du Centre sous le titre « Troubles aux Champs-Garreaux » a suscité un certain nombre de réactions.
Sous ce titre racoleur, le texte évoque les riverains « excédés » par les « nuisances de plus en plus importantes ».
Rappelons d'abord que les échanges auxquels il est fait allusion ont été tenus lors d'une réunion de quartier à laquelle participaient des élus et des habitants du quartier. Ajoutons que ce sujet ne fut pas l'objet principal de cette rencontre avec les Saranais. Bien d'autres thèmes tout aussi passionnant ont été abordés et auraient mérité d'être repris par la presse.
Nous ne pouvons que regretter cette tendance au sensationnalisme visant à faire naître une polémique bien inutile.
Dans ce quartier où commerçants et habitants font preuve de dynamisme pour animer leur cadre de vie, les propos tenus n'étaient pas dirigés contre les bénéficiaires mais contre les conditions d’accueil indignent de notre société.
L'aide que Saran apporte aux Restos du cœur est ancienne depuis la signature de la convention en janvier 2004 et va sans aucun doute au-delà de ce que font d'autres collectivités avec entre autres un local de 120 m² mis gratuitement à disposition, des subventions et une aide à l'inter-campagne parce que n'oublions pas que la pauvreté ne cesse pas avec l'arrivée du printemps...
Le local que nous mettons à la disposition de l'association est aujourd'hui le seul existant au nord de l'agglomération depuis la fermeture du centre de Saint-Jean de la Ruelle. Est-ce acceptable ? Au nom de quoi les autres communes de l'Agglo ne se sentent-elles pas concernées par la pauvreté qui s'intensifie dans leurs populations, et le travail des Restos du cœur ? Le local de Saran n'est pas adapté pour accueillir décemment les bénéficiaires de tout le nord de l'agglomération, soit aujourd'hui 474 personnes (des Saranais mais aussi des familles de Fleury – majoritaires – Orléans, Ingré, Saint-Jean de la Ruelle...)
Dans un contexte économique et social, fruit de la politique gouvernementale, qui voit la pauvreté et les exclusions exploser, le nombre de bénéficiaires ne cesse d'augmenter. Il n'est pas acceptable de les laisser patienter plusieurs heures sur le trottoir dans le froid et sous la pluie. Les conditions d’accueil sont à ce point indécentes que de nombreux bénéficiaires saranais préfèrent renoncer et ne viennent plus à la distribution pour ne pas être exposés à la vue de tous. La pauvreté n'exclue pas la dignité.
C'est pourquoi il y a urgence. L'action des Restos du cœur, au nord de l'agglomération orléanaise, ne peut se concentrer sur la seule ville de Saran. Les pouvoirs publics et les autres communes doivent prendre leurs responsabilités.
Ce n'est qu'à ces conditions que la municipalité pourra maintenir son aide aux Restos du cœur.
La municipalité