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Le collège Pelletier renommé Alice et Jean

Cet établissement du nord d’Orléans qui accueille notamment 30 % d’élèves saranais a changé officiellement de nom le 27 mai dernier. 

C’est lors de la Journée nationale de la Résistance, que le collège Jean-Pelletier a été renommé officiellement « collège Alice et Jean Pelletier ». 
À cette occasion, une cérémonie a été organisée afin de rendre hommage à ce couple de résistants et déportés. Marc Gaudet, président du Conseil départemental du Loiret et Florence Galzin, vice-présidente, ont ainsi dévoilé une plaque mentionnant le nouveau nom du collège, en présence de plusieurs membres de la famille d’Alice et Jean Pelletier. Maryvonne Hautin, et Mathieu Gallois étaient présents, ce collège accueillant une grande partie de Saranais. 
À l’origine de cette initiative pour le moins inhabituelle, des recherches réalisées par des élèves de 3ème, encadrés par Dominique Raveneau, leur professeure d’Histoire et de Géographie. Un travail de mémoire qui leur a permis de découvrir le rôle méconnu d’Alice Pelletier dans la Résistance du Loiret. En soutien à cette démarche, Abdelaziz Henine, principal du collège a demandé à ce que le prénom d’Alice soit associé à celui de son mari au fronton de l’établissement. 
Un couple de résistants et déportés 
Après l’appel du 18 juin 1940, Jean Pelletier s’engagea rapidement dans la Résistance, et plus particulièrement au sein du réseau de renseignements CND Castille du colonel Rémy, l’un des plus importants sous l’Occupation. Jean Pelletier alias « Jim » agira en région parisienne, dans l’Orléanais et en Belgique. Alice Pelletier, membre du même réseau, sera agente de liaison. Elle accueillera notamment des résistants dans leur maison d’Asnières. Autant dire, des activités clandestines à très haut risque. 
Sous la torture de la gestapo, un agent de leur réseau trahira entre autres Jean Pelletier, qui sera arrêté chez lui le 10 juin 1942, puis emprisonné avant d’être déporté. Transféré dans de nombreux camps de concentration, dont ceux de Mauthausen et Dachau, il décédera d’épuisement le 29 mars 1945 à Nordhausen. 
Quant à Alice Pelletier, elle sera arrêtée aussi chez elle, au matin du 6 juillet 1942, pendant que leurs quatre enfants sont à l’école. Déportée, elle connaîtra les camps de concentration de Ravensbrück, Majdanek (KL Lublin), puis Auschwitz. Elle survivra à ces terribles épreuves malgré des conditions atroces de détention.. Atteinte de tuberculose, Alice Pelletier sera soignée pendant plusieurs années. Elle ne retrouvera ses enfants qu’en 1948, à Orléans. Présente lors de l’inauguration du Collège Jean Pelletier en 1987, elle décédera en 1994
Pour Mathieu Gallois, adjoint à Saran et conseiller départemental, « Ce changement de dénomination du collège est une juste reconnaissance de ce couple dans son entièreté et dans la Résistance, et du rôle d’Alice dans celle-ci. Aujourd’hui encore, peu de rues et d’établissements publics portent le nom de femmes. L’attention qui leur est portée est récente. Cette initiative est également une bonne piqûre de rappel, afin de se souvenir de ces femmes, de ces hommes, de ces jeunes, de ces français et de ces étrangers qui se sont battus, dans la Résistance, afin que nous puissions vivre dans un pays libre. Il s’agit une fois encore de connaître son histoire pour avancer ». 

• Arnaud Guilhem 

Sources : « Jean et Alice Pelletier, un couple dans la Résistance et la Déportation », de Georges Joumas, Corsaire éditions, juin 2022.

Dernière mise à jour : 24 juillet 2024