Figures incontournables de la vie d’une école maternelle, les Agents Territoriaux Spécialisés des Écoles Maternelles (ATSEM) sont des membres à part entière de la communauté éducative. Avec un statut particulier d’agent communal, mais placé sous l’autorité fonctionnel du directeur de l’école, ils participent activement à l’éveil et au développement des très jeunes écoliers. Immersion dans ce métier multi casquettes.
Un métier souvent méconnu, en quête de reconnaissance. C’est la réalité vécue par les ATSEM. Alors qu’ils jouent un rôle crucial dans le bien-être des jeunes enfants, ces professionnels de l’Enfance et de l’Éducation peuvent encore être perçus à un rôle réduit de personnel subalterne. En immersion dans une classe de petite section de maternelle, à l’école de Sablonnières, les faits s’opposent à cette perception. Le maître mot y est la complémentarité. « Avec Nathalie, nous sommes une équipe », résume Mélanie Châtelain, professeure des écoles. « Sans elle, je ne peux pas faire la classe. Elle est indispensable ». De son côté, Nathalie Foucault, ATSEM dans l’établissement depuis 18 ans expose : « Ici, nous sommes un réel binôme, avec du dialogue, de l’échange. Nous sommes là pour nous compléter. Je suis une assistance et une source de propositions pour l’enseignante. Nous travaillons dans une ambiance collaborative où l’on communique beaucoup ».
Au quotidien, le métier d’ATSEM se caractérise par l’omniprésence et la polyvalence. « Nous travaillons 40 heures hebdomadaires, étalées sur 7 semaines ». Temps périscolaire le matin, en alternance durant la pause méridienne et en fin de journée. Temps scolaire, durant lequel « nous assistons l’enseignante dans l’approche pédagogique et éducative. Nous avons aussi des missions de sécurité et d’hygiène par rapport aux enfants et dans l’acquisition de l’autonomie. Nous sommes également en charge de l’entretien et de la mise en place de la classe pour les temps de sieste et de repos. Et, pendant les vacances scolaires, on s’occupe de l’entretien des locaux. Ce sont d’importantes amplitudes horaires, mais à Saran, nous avons de la chance et du soutien. On compte un Atsem par classe et 2 ou 3 personnes pour les remplacements ». Soit un total de 27 ATSEM municipaux, alors même que la loi n’exige qu’au minimum un agent par école.
Tout au long de l’année, Nathalie Foucault participe à l’éveil et au développement de 27 écoliers âgés de 2 ans et demi à 3 ans. « Ils découvrent la vie en collectivité, ils sont à l’âge de l’apprentissage. Les enfants ne sont pas toujours propres ni autonomes ». Durant le périscolaire, l’ATSEM, qui a débuté par l’animation et les centres de loisirs pré-ados, encadre des ateliers créatifs autour des arts plastiques. « Nous sommes là pour leur ouvrir l’esprit et développer leur créativité. Les enfants aiment la peinture. On fait aussi du sport, du ludique. Ces moments sont différents du temps scolaire et très attendus ». Dans son environnement professionnel, Nathalie Foucault se sent bien. « Nous avons un bon relationnel avec tout le personnel de l’établissement et avec notre responsable de service qui est à notre écoute. Le métier d’ATSEM peut être valorisant si on aime les enfants et travailler avec eux. Nous défendons notre statut notamment en matière de rémunération. Il y a un vrai problème de reconnaissance au niveau national ». Et une pénibilité physique et psychologique. « Nous travaillons toute la journée à hauteur d’enfant, penchées et à genoux, avec du bruit. On donne beaucoup de sa personne. À un certain âge, le métier nous a usé ». Pour autant, « Ce qui est intéressant dans ce métier, c’est d’aider l’enfant à être autonome et socialisé, le voir évoluer, la fierté de voir comme il a grandi en une année et ce que l’on est arrivés à faire ensemble. Le retour des enfants est gratifiant et valorisant ». École inclusive, la maternelle des Sablonnières, comme les autres écoles saranaises, est confrontée à de plus en plus d’écoliers en situation de handicap et à un manque criant d’AESH (Accompagnants des élèves en situation de handicap). La Ville a fait part de cet état des lieux en adressant un courrier au DASEN (Directeur Académique des Services de l’Éducation Nationale).
• Arnaud Guilhem